• Vilain ou Courtois ?

      En popularisant, dans leurs récits, des paysans médiévaux aussi pauvres que bêtes, littérature et cinéma ont fait du "vilain" un être dégénéré. Le summum de la médiocrité étant atteint par le bon "Jacquouille la fripouille" dans "Les Visiteurs".
    Mais au moyen-âge, il en allait bien autrement pour les Vilains et c'est l’étymologie du mot qui redore son blason...

     


    Vilain est issu du bas latin villanus, habitant de la campagne, lui même dérivé du latin villa, la demeure, la ferme. Le terme désigne alors toute personne non noble, attachée à une terre, à l'exclusion de tout jugement moral.

    Ce n'est qu'avec le temps et certainement l'intérêt de la noblesse de bien marquer la différence avec le peuple qu'elle domine, que le mot vilain a fusionné avec un mot à la sonorité proche, vil du latin vilis (de peu de valeur). Cette glissade sémantique permettait d'approcher le peu de valeur sociale du paysan avec son peu de valeur morale...

    Aujourd'hui, vilain n'a conservé que son sens péjoratif qui s'est même étendu à des notions esthétiques.

    L'opposé du vilain était le courtois (qui appartient à la cour), mot issu du bas latin curtis (enclos fait de maisons et jardins), puis vers le Xe curt (espace entouré de bâtiment et de murs) et finalement dès le XIe cort (résidence du seigneur et de son entourage).
    Au XIIIe, courtois devient un adjectif qui souligne l'élégance et le raffinement des membres de la noblesse qui vivent selon l'idéal chevaleresque.

    Les trobadors d'Occitanie portent le terme à son apogée grâce à l'amour courtois où ils relatent la beauté des sentiments entre gentilshommes et gentes dames.

    Par extension, le terme s'applique également aux armes de tournoi qui sont émoussées afin de ne point occire de valeureux adversaires. On parle alors d'armes courtoises.

    Aujourd'hui encore, la courtoisie désigne toujours les règles de savoir vivre et de politesse issues de la chevalerie.

     Sources : résumé de  lectures croisées sur l'étymologie des mots.

    « Ça commence par l'occitan...Faydits, chevaliers sans terre. »

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